Lycée Albert Chassagne

Lycée Professionnel – Paimboeuf

Pays de la Loire
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« Emouvant », « poignant », « instructif » : les qualificatifs ne manquent pas dans la bouche des élèves pour évoquer le témoignage de Victor Pérahia, rescapé de la Shoah. Pendant une heure, lundi 2 décembre 120 élèves du collège et du L.P. ont écouté avec une extrême attention le récit de déportation de ce rescapé et lui ont ensuite posé de nombreuses questions.

Victor avait 9 ans quand des soldats allemands sont venus l’arrêter avec ses parents, en juillet 1942, à Saint-Nazaire où ils vivaient. Leur crime ? Être nés Juifs. La famille passe la nuit du 17 juillet dans un baraquement sans eau à Saint-Nazaire. Là, chaque heure amène son lot de nouvelles victimes juives, raflées dans la zone côtière du département. Le lendemain, tous sont transférés à Nantes puis à Angers.

Les familles sont alors séparées : les pères et les adolescents à partir de 16 ans sont déportés par le convoi n° 8 vers le camp d’extermination d’ Auschwitz-Birkenau. Sur les 824 déportés de ce transport, seule une vingtaine est encore en vie à la Libération. Quant aux mères et aux enfants, ils sont transférés au camp de La Lande près de Tours puis à Drancy et enfin à Auschwitz où tous tués dans les chambres à gaz. Grâce à une ruse de sa mère, Victor et elle échappent à ce sort : ls sont tous deux déportés, comme Anne Frank, au camp de Bergen-Belsen où ils endurent le froid, la faim, le typhus. La mortalité est effroyable. Victor et sa mère survivent difficilement.

Le camp est libéré par les Soviétiques. Le retour de Victor et de sa mère en France est douloureux : la maladie, la misère, l’attente d’un père et d’un grand-père qui ne reviendront jamais d’Auschwitz. Et l’indifférence de ceux qui n’ont pas connu ce sort, ne pensent qu’à oublier la guerre et répètent « Nous aussi on a eu faim .»

Alors Victor, comme la plupart des rescapés de la Shoah, se tait. Des décennies. Sans même pouvoir répondre aux questions de son épouse ou de ses enfants. Aujourd’hui, âgé de 80 ans, Victor ressent l’urgence de témoigner. En particulier devant les jeunes. Pour que cela ne recommence plus jamais. Pour lutter contre l’antisémitisme, et toutes les formes de racisme.

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